Myriam Librach, peintre, présidente de la galerie associative 379 à Nancy
La subtilité des œuvres textiles de Sophie Debazac réside pour moi dans sa connaissance intime des mondes désertiques et des peuples qui parcourent ces contrées.
Ses savoirs, ses sensations, ses admirations, ses enthousiasmes sont d’abord déployés horizontalement et spatialement dans toutes les dimensions corporelles, psychiques, géographiques au fil des marches au désert, des nuits et des jours, des rencontres d’exception que sa parfaite disponibilité aux merveilles rend possible.
Au retour, ce bagage exceptionnel, cette cueillette des sensations, les fragments d’étoffes collectés sont interrogés à travers le prisme structurant du haut métier hérité des lisses occidentales.
Verticalité et horizontalité sont tressées, tissées, confrontées dans le cadre d’un format mural.
Comment dire l’espace dans les jeux de la matière ?
Bas-reliefs d’étoffes, poèmes tactiles et visuels, suggestions puissantes qui n’illustrent pas le récit de l’aventure mais qui ouvrent notre sensibilité occidentale comme certains parfums ouvrent l’esprit et le corps à d’autres possibles.