Gilbert Petit, écrivain voyageur
Ton oeuvre, Sophie, est une élégie de sable,
L’abstraction figurative de ton cœur et de ses tourments.
Je suis happé par sa nudité envoûtante.
Elle me déshabille des pensées du jour,
Qui se perdent dans tes barcanes pour renaître en rêve.
Je suis seul dans le Grand Erg,
Le sable crisse sous mes sandales.
Ton œuvre m’envoûte.
Je la contemple, comme une maîtresse
Que je n’arriverais pas à quitter :
Elle me vide de moi-même pour me remplir d’elle.
Elle pique mon âme de saharien.
Se retrouver seul devant l’immensité ne fait pas peur.
Pas à nous, sahariens.
On marche droit devant. On sait qu’au bout,
Une guelta nous attend, au fond d’un frais canyon.
Suivre la piste, garder le cap,
Rebondir de dune en dune,
Résister au désert du cœur.
Vivre pour créer.
Vivre pour dire.
Vivre pour donner.
Vivre pour le plaisir de vivre.
Vivre pour un jour mourir au pays qui nous ressemble.
Quelle étoffe tu as, Sophie !
Dessine-moi le désert…